lundi 16 mars 2009

Extraits d'une interview entre JM Nesme et un quotidien (Le Journal de Saône-et-Loire)

Le Journal de Saône-et-Loire. - Comment vous est venue l'idée de cette entente parlementaire signée par 174 députés de droite ? (la peur de l'autre)?
Jean-Marc Nesme. - « Tout simplement parce que c'est un problème de société fondamental qui va être au cœur du débat politique lors de la Présidentielle de 2007. C'est même devenu un objet politique pour le PS qui s'est prononcé, à travers ses différentes motions, unanimement pour l'adoption par les couples homosexuels, lors de son congrès du Mans. Et tout le monde semble trouver cela normal. Dans les médias notamment. Je voulais simplement qu'un débat de cette importance ne soit pas réservé à de simples « initiés ». Qu'il soit mis sur la place publique et que tout le monde puisse en débattre.
Car sur cette question, les avis sont très partagés dans l'opinion publique et cela dépasse largement le simple clivage de l'électorat classique de la gauche, comme de la droite. Je souhaitais que l'on mette un frein à cette dictature de la pensée unique pro-gay qui sévit partout actuellement. Et même à droite : j'ai par exemple été scandalisé par la prise de position de Roselyne Bachelot qui est la secrétaire nationale de l'UMP pour les questions de société et qui s'est prononcée pour l'adoption par les couples homosexuels quelques jours après le mariage d'Elton John en Angleterre ! Elle aurait dû consulter les Parlementaires avant. »
Le JSL. - A l'inverse, vous ne semblez pas scandalisé d'avoir parmi les signatures du manifeste, Christian Vanneste, actuellement en procès pour avoir déclaré que l'homosexualité est « une menace pour la survie de l'humanité. ?
J.-M. Nesme. - « La justice va faire son travail. Pour l'instant, il n'a pas encore été jugé coupable. On ne me parle que de Christian Vanneste, mais il y a quand même 173 députés en tout qui ont signé avec moi ce manifeste. Et je me suis de toute façon donné pour principe de ne pas porter de jugement sur mes collègues. »
Le JSL. - Autre élément qui peut choquer dans vos déclarations, c'est lorsque vous jugez « l'homoparentalité incompatible avec les Droits universels de l'homme » ?
J.-M. Nesme. - « Écoutez, je n'invente rien ! C'est écrit noir sur blanc dans l'article 23 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948 : le droit de se marier est reconnu à l'homme et à la femme. Je n'ai rien de plus à ajouter que ce qui est écrit dans des textes qui existent déjà. » sans oublier l'article 1er M. le Député...
Le JSL. - Donc pour vous, un enfant doit d'abord être le fruit d'un mariage. Ce qui revient à dire que vous êtes pour la filiation biologique, et par extension juridique. Mais que faites-vous de la filiation sociale qui permettrait de reconnaître que l'enfant soit élevé par tel ou tel couple, gay ou lesbien par exemple ?
J.-M. Nesme. - « Cette solution n'est pas bonne car, sous prétexte de lutter contre une discrimination, on en accepterait une autre entre les enfants dont certains se trouveraient privés d'un père et d'une mère avec une filiation vraiment lisible. Ce qui provoquerait chez l'enfant des difficultés pour s'identifier et structurer sa personnalité. Le mariage est le seul modèle qui concilie pour l'enfant les trois filiations à la fois. C'est donc le meilleur pour l'enfant. » de quel droit divin sait-il ce qui est bon pour un enfant ou pas? c'est vrai, il est meilleur pour un enfant de se faire élever par un couple où la mère est alcoolique et où le gamin est battu par son père
Le JSL. - A l'échelle européenne, n'avez-vous quand même pas peur d'isoler encore un peu plus la France sur cette question, après le Non à la Constitution. Des voisins européens ont déjà légalisé l'adoption par un couple homosexuel comme en Espagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Belgique ?
J.-M. Nesme. - « Sur vingt-cinq pays européens, seulement cinq ont pris cette direction. Il y a 191 États dans le monde qui sont membres de l'ONU. Pour le moment, cela ne fait donc que cinq pays sur 191. Quelle image donnerions-nous aux 186 autres si la France prenait le même chemin que ces cinq-là ? » Elle aurait au moins le courage d'être progressiste comme ses homologues européens...
Le JSL. - Pour conclure, bien que sur le fond, vous sembliez déterminé sur cette question de l'homoparentalité, pensez-vous qu'il y avait une telle urgence à lancer cette initiative alors que la Mission sur la famille et les droits de l'enfant, dont vous êtes membre, allait rendre un rapport détaillé dans deux semaines ?
J.-M. Nesme. - « Nous avons voulu créer l'effet de surprise avec mes collègues (un effet de surprise en politique...intéressant la maturité) pour que dans un débat où tout semblait joué d'avance, le public se réapproprie cette question qui nous concerne tous, car il s'agit d'abord de l'enfance. En plus, il y avait de plus en plus de déclarations des partisans de l'adoption, comme celle de Patrick Bloche, président de la Mission d'information dont je fais partie. Il n'y a donc pas de raison que ceux qui soient contre l'homoparentalité ne puissent pas s'exprimer. Et c'est parfaitement réussi puisque dans un très récent débat télévisé où j'échangeais mon point de vue avec celui de Martine Gross, présidente d'honneur de l'association des Parents et futurs parents gays et lesbiens, il s'est avéré que 78 % des téléspectateurs qui ont appelé pour donner leur opinion, étaient d'accord avec moi. » Il y en a ras le bol qu'on décide pour les autres. Le jour où je voudrais pouvoir l'avoir... et le sondage téléphonique ils ont appelé l'annuaire du 16ème?

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